Les Ama, sirènes du Japon
Les femmes de la mer
Les Ama (海女/海人), littéralement Femmes de la mer, sont des pêcheuses sous-marine en apnée japonaises, connues en tant que pêcheuses de perles, mais ceci tient de la légende et a été inventé à la fin du XIXe siècle par Kokichi Mikimoto, qui a mis au point, à Toba, la technique de culture des huîtres perlières.
En réalité elles ont toujours plongé pour la recherche d’aliments, pour leur consommation et surtout la vente, tels que les escargots de mer, les algues, les pieuvres, les oursins, les ormeaux, voire les homards.
L’image enchanteresse de femmes sirènes au sourire séduisant et à la plastique de rêve a longtemps contribué à leur renommée hors du Japon.
Ces pêcheuses nues qui plongeaient sans masques ni palmes, apnéistes hors pair, surnommée les sirènes du Japon, constituaient une communauté exclusivement féminine et surtout une source vive de l’économie locale.
Profession Ama
Malgré la dangerosité du métier, elles ont eu moins d’accidents que d’autres catégories d’apnéistes professionnels car elles n’hyperventilent pas.
Les Ama peuvent continuer à plonger jusqu’à un âge avancé. En 2003, l’âge moyen des Ama était de 67 ans.
Leur communauté rétrécit d’année en année faute de renouvellement. Les filles d’aujourd’hui ne veulent plus de cette activité fatigante, dangereuse et peu rémunératrice car pratiquée – pour sauvegarder la ressource – seulement, et selon le lieu, quelques dizaines de jours dans l’année.
Égéries des artistes japonais
Les Ama ont été immortalisées par des estampes (ukiyo-e) d’Utamaro et de Hokusai.
La plus célèbre : L’Ama et le poulpe (蛸と海女, Tako to ama), estampe érotique (shunga), sur des timbres, et par plusieurs photographes.
Le Rêve de la femme du pêcheur est le nom donné généralement à cette estampe érotique sans titre de Hokusai, qui ouvrait le recueil Kinoe no Komatsu publié en 1814.
Hokusai créa cette estampe lors de l’époque d’Edo (1600-1868), période pendant laquelle le shintoïsme faisait une résurgence qui a parfois été donnée comme explication à la dimension animiste de la scène.
Le corps entièrement dévêtu du personnage féminin fait de cette gravure une exception parmi les shunga, d’où le nu était généralement absent, la familiarité des japonais avec la nudité la privant à leurs yeux de caractère érotique.