Le peuple Yupik

Le peuple Yupik

Le peuple yupik d’Alaska et de Tchoukotka apparenté aux Inuits.

Yupik, Tchouktches et «Tchoukotka»

Famille Yupik
Famille Yupik

En Russie, le terme Eskimosy demeure la désignation officielle des peuples apparentés aux populations inuit et yup’ik du Nouveau Monde.

Carte TchouKotKa de Bent Nielsen
Carte TchouKotKa de Bent Nielsen

L’entité administrative actuelle fut instaurée en 1930 sous le nom de «Région Nationale Tchouktche», et puis rebaptisée «Région Autonome Tchouktche» en 1980, abandonnant ainsi la référence ethnique.
Cela reste son nom officiel, ordinairement abrégé en russe sous la forme Tchoukotka.
Cette région reste au cœur de l’histoire ancienne des Inuit, puisqu’elle fut le berceau des développements néoesquimaux les plus anciens il y a environ 2000 ans.

Le peuple Yupik

Yupik (Yup’ik au singulier et Yupiit au pluriel en langue yupik) signifie littéralement « personne » (yuk) « réelle » (pik).

Le peuple Yupik représente les indigènes qui vivent sur la moitié sud de la côte ouest de l’Alaska, spécialement sur le delta du Yukon-Kuskokwim et le long de la rivière Kuskokwim.

Ils vivent dans une toundra subarctique à riche végétation et de nombreux cours d’eau servant de voies de communication. Le manque de bois est pallié par l’abondance du bois de flottage descendant les rivières au printemps.

Les Yupiit parlent cinq langues distinctes, qui forment un groupe rattaché à la branche eskimo de la famille eskimo-aléoute. Le yupik est encore très largement parlé, à 75 %.

Les Yupiit emploient un système d’écriture semblable à l’orthographe romaine, qaliujaaqpait, qu’ont développé les missionnaires moraves vers la fin du dix-neuvième siècle. Les Yupiks de l’Alaska sont les seuls peuples autochtones qui ont développé un système d’écriture pictographique.

La culture Yupik

Traditionnellement, les familles passaient le printemps et l’été au camp de pêche, puis se retrouvaient dans les villages pour l’hiver.

Dans la maison commune des hommes, le qasgiq, semi-souterraine et sont fabriquée en bois flotté, se déroulaient les cérémonies et les festivités, notamment les chants, les danses et les traditions orales. Les hommes et garçons de plus de cinq ans y dorment et y vivent. Ce système de vie commune permet l’échange intergénérationnel et la transmission des traditions, des techniques de survie, de chasse… Pendant l’hiver, les jeunes y apprenaient aussi à fabriquer des outils et des kayaks.

L’organisation de cérémonies communautaires ou intercommunautaires est la seule occasion pour les femmes d’y pénétrer.

Danseur Alutiiq

La maison des femmes, l’ena, était traditionnellement la maison voisine, et en certains endroits, les deux habitations étaient reliées par un tunnel. Les femmes apprenaient aux jeunes filles à coudre, faire la cuisine et tisser. Les garçons vivaient avec leur mère jusqu’à l’âge de cinq ans, puis allaient vivre dans le qasgiq. Tous les hivers, pour une durée allant de trois à six semaines, les garçons et les filles commutaient, et les hommes apprenaient aux filles les techniques de survie et de chasse et la fabrication d’outils, et les femmes apprenaient aux garçons à coudre et cuisiner.

Pour les Yupiit, chaque être et chaque objet possède une âme le « Yua », qui mérite le respect sous peine de punitions et d’avaries.

Les masques cérémoniels 

le peuple Yupik est célèbre pour la fabrication de masques cérémoniels.

Leur aspect varie en fonction de leur usage, allant de petits masques de doigts à de grands masques nécessitant plusieurs porteurs.

Danseuses Yupik

Cependant, il existe des normes qui sont strictement respectées. Ainsi, les masques sont créés spécifiquement pour une occasion et d’après le rêve du chaman : il faut que l’esprit soit apparu pour qu’on puisse le représenter correctement. S’il ne le fabrique pas lui-même, il indique au sculpteur ce qu’il doit faire.

Tenue de shaman Yupik – Photo : Byron F. Quivey (1937)

Chaque masque est unique et sa fabrication est sujette aux désirs et à la sensibilité du sculpteur. Il pioche dans un répertoire commun de formes mais se les approprie et les adapte.

Les Yupiit pouvaient donc dans un masque reconnaître la vision et le style d’un sculpteur.

Jusqu’à récemment, la capacité d’un homme à sculpter un masque était considérée comme aussi fondamentale que celle de manger et de respirer. Les plus doués avaient le privilège de se voir confier la réalisation des masques pour le chaman.

Masque Nunivak

La fabrication débutait par la collecte du bois, spécifiquement récupéré pour l’occasion et soumise à des rites particuliers, afin de respecter le Yua. Le sculpteur suivait ensuite les directives du chaman pour la forme de l’objet, puis le peignait et terminait par l’ajout des différents éléments rapportés. Peindre le masque avec des pigments naturels, c’était le rendre visible au monde des esprits…

Ceux-ci étaient souvent brûlés après les cérémonies, d’où la rareté des traces archéologiques.

Les masques cérémoniels yupiks sont célèbres mais rares car ils étaient souvent brûlés après les cérémonies.

Masque Yupik
Masque yupik – Alaska, Etats-Unis

(Source www.erudit.org et fr.wikipedia.org)

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