La beauté des origines

La beauté des origines

Oviri

Oviri, Paul Gauguin (1894)
Paul Gauguin, Oviri (1894) Musée d’Orsay (Paris)

Il y a là l’œuvre de Paul Gauguin, Oviri, représentation très personnel de la déesse Tahitienne, signifiant littéralement ‘Le Sauvage’.

Elle a de longs cheveux blonds ou gris atteignant ses genoux. Sa tête et ses yeux sont disproportionnellement grands. Elle a des seins adolescents, tandis que l’ouverture à l’arrière de sa tête ressemble à un orifice vaginal. Elle tient un loup à sa hanche, symbole de son indifférence et de sa puissance sauvage. Sa posture évoque des idées de sacrifice, d’infanticide et d’archétype de mère vengeuse, mais rappelle étrangement les représentations de la fécondité du temple de Borobudur, en indonésie.

Un autre loup est à ses pieds en train de se soumettre, ou de mourir. Certains historiens de l’art s’accordent à penser que ce deuxième animal représente l’artiste.

À l’exposition de Durand-Ruel de 1893, durant laquelle Oviri est très mal reçue, Edgar Degas prend la défense de Gauguin en comparant l’œuvre à la fable de La Fontaine Le chien et le loup – Être échangé pour le confort ou le gain financier : «Vous voyez, Gauguin est le loup. » Sur Oviri, le loup mûr, le Gauguin européen, périt tandis que le petit, le Gauguin de Tahiti, survit.

Œuvre imaginaire.

À l’arrivée des missionnaires protestants en Polynésie, l’église impose ses rituels et ses sacrements dans la vie quotidienne des ‘indigènes’, interdisant ainsi les anciennes croyances et pratiques traditionnelles Maohi. Les mythes tahitiens avaient en grande partie disparu du temps de Gauguin. La tête d’Oviri semble être inspirée des crânes momifiés des chefs Marquisiens, dont les orbites étaient incrustées de nacre et adorées comme des divinités.

De toute évidence, la Tueuse, comme il aimait l’appeler, invoque la déesse polynésienne Hina, divinité de type Diane (Artémis), monstrueuse et majestueuse, remplie d’orgueil, de rage et de chagrin. Un motif commun dans l’art du 19ème siècle était le lien entre les longs cheveux sauvages et la féminité du mal.

La sculpture en grès réalisée en 1894 est exposée au Musée d’Orsay à Paris, tandis que sa version en bronze décore la tombe de l’artiste à Hiva Oa, île de l’archipel des Marquises en Polynésie française.

« C’est vrai : je suis un sauvage, et les gens civilisés le sentent. Rien qui puisse surprendre ou déconcerter, sauf le fait que je suis un sauvage malgré moi. » Paul Gauguin

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